4.4.15

Notes d'un souterrain

Elle avait de jolies jambes sous sa cigarette — Longues — elle aurait pu tricoter les trottoirs. Plus personne n'aurait jamais eu froid aux pieds.
Elle avait traversé la rue — une interminable file de voitures entre lesquelles se perdaient les ombres.
Je fréquentais les ténèbres — Je m'étais frayé un chemin entre deux berges noires, qui se sont révélées inséparables.
Une nuit de février, ils ont éteint l'éclairage public. L'obscurité venait du dehors.
Le grille-pain chauffait davantage que ce putain de radiateur électrique. Alors les soirées d'hiver — parfois —je réchauffais mes mains tremblantes au-dessus d'une tartine. Je regardai mon abdomen se gonfler. Et se distendre. Dans un rythme qui tenait plus de la syncope que de la vie elle-même.
Au-dessus de l'évier, je grattai le brûlé avec un couteau.

2 commentaires:

  1. Ce passage est top : "Elle avait de jolies jambes sous sa cigarette — Longues — elle aurait pu tricoter les trottoirs. Plus personne n'aurait jamais eu froid aux pieds."

    :-)

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    1. Il faut remercier Richard Brautigan pour son inspiration.

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